Une folle envie de bouger me tenaille, c’est le moment ou jamais, je commence à fatiguer…
Le Delta du Danube ?
Les Pyrénées ?
… en voiture, en car ou alors en avion… et je tombe sur une publicité sur les 100 lacs en Croatie, des parcs nationaux, dont un, le plus grand, avec des grands mammifères comme des Ours, Loups et autres Lynx, Plitvice Jezera. Cela a l’air magnifique, en dehors des mois d’affluence, pas mal de parcours à pied, en bateau et petit train électriques.
La Croatie est en plein développement touristique et les prix sont attrayants.
Je parts donc pour Zagreb où je loue une voiture.
Première nuit à l’Hôtel Panorama, énorme tour au milieu de la ville qui me donne l’opportunité de faire quelques photos des toits et terrasses alentours. Un Faucon crécerelle passe en contrebas ainsi que des Corneilles mantelée, mais impossibles photos d’oiseaux en vol à travers les vitres, ce que je regrette.
Je mange au restaurant de l’hôtel, très bien. La salle à manger a des relents de communisme, serveurs en costumes, peu souriants, les tables dressées martialement, pas de chichi inutile.
Le lendemain matin 11.6.2015, en route pour Irinovac où j’ai trouvé une petite pension bien sympathique, la Villa Sedra, avec plusieurs restaurants dans les alentours.
Grand soleil, Je fais immédiatement une virée, mon appareil de photo à l’épaule, dans le petit chemin qui part derrière la pension et j’ai la chance de voir une Pie-grièche écorcheur, d’entendre un Coucou. Je l’entendrai d’ailleurs tous les jours sans jamais le voir, des fleurs magnifiques et inconnues. Oh, qu’il fait bon !
Je mange au Restaurant Sedra, où je mangerai tous les soirs, par manque d’envie de faire des km à pied ou en voiture pour trouver un autre bistro, après les heures passées dans le parc. Cela n’est pas gastronomique, simplement mangeable, varié et pas cher. Je rentre dans mes appartements, « m’envoie » un Amarula que j’ai trouvé au duty de l’aéroport à Zurich.
12.6.2015 – à la découverte des lacs
Après une bonne nuit et un bon petit déjeuner départ pour le Parc. Faut trouver une place pour la voiture, si possible à l’ombre des grands arbres, me charger le moins possible, je ne connais pas encore le chemin à faire pour arriver au bord des lacs. Je prends donc l’appareil de photo à l’épaule et un petit sac à dos avec un objectif supplémentaire, le tout petit Canon, des batteries et cartes mémoires en réserve et une veste coupe vent/anti pluie. A boire et à manger, je trouverai sûrement sur place.
Faut bien entre un et deux km en descente pour arriver à la station ST2 de l’entrée No 2 du parc. De là plusieurs options se présentent, à gauche avec le petit train électrique vers la station ST3, tout droit, en bas, vers le ponton P1, à droite, également par train électrique vers la station ST1 (près de l’entrée no 1 du parc). On me dit que la descente à pieds est rude, la montée encore plus. Alors j’opte pour le train à gauche vers la station ST3, parts à gauche pour faire le tour du premier petit lac, remonte à la station ST3. Puis retourne à la station ST2, entame la descente vers le ponton P1 (c’est la descente/montée qui s’avèrera la moins pénible).
Je traverse en bateau vers le ponton P2, puis vers le ponton P3 à l’autre bout du lac et remonte vers la station ST1.
Mauvais choix… très mauvais choix, c’est la montée la plus difficile de tous les parcours. Un nombre invraisemblable d’escaliers qui passent au milieu d’un gouffre, où j’ai eu le temps de chercher des Chauves-souris, en reprenant mon souffle, et que je n’ai pas trouvées. 8 heures de marche, pas forcée, pas mal de bancs et places pour s’assoir mais des escaliers par centaines et une foule, à partir de 11h – midi, pour la plus part des Asiatiques et quelques locaux, tous plus pressés les uns que les autres, à ne même pas faire attention aux badauds qui comme moi photographie autre chose que les chutes ! Parce que mis à part l’eau, il y a une flore exceptionnelle, des Serpents, Lézards, Scarabées, oiseaux de toutes sortes et j’en passe.
Je rentre « crevée » à la pension vers 17h, prends une bonne douche, décharge les photos dans le lap top, et me change pour aller diner.
Je tente ensuite de regarder quelques photos, avec un « Amarula »… je m’endors littéralement sur le clavier et décide de me coucher. La nuit a été pénible… trop fatiguée.
13.6.2015
Un bon petit déjeuner et me voilà repartie en direction des lacs. Recherche d’une place de parc plus ou moins à l’ombre et, harnachée comme un photographe se doit de l’être, je me relance à l’assaut de la descente vers la station ST2, prends le train pour la ST3 et emprunte la descente à droite vers le petit lac de Veliko.
J’ai décidé de continuer à tourner autour des lacs dit « supérieurs », prolonge le parcours autour du lac Galovac, puis autour de celui de Gradinsko et Burgeti. De nouveau une folle suite d’escaliers, pour la plupart en descente heureusement et de nouveau la foule à partir de 11h – midi. C’est superbe.
Aujourd’hui j’ai trouvé un rat, des Hirondelles rustiques qui nourrissent leurs oisillons. J’arrive au ponton P2, le bac me transporte au ponton P1 et le calvaire de la remontée…
Arrivée à la station ST2, j’avise une voiture de livraison et fais du stop. Ca marche ! Le chauffeur m’emmène jusqu’au parkinq où je retrouve ma voiture.
Retour à la pension un peu plus tôt que prévu, j’ai « économisé » 30/50 min de marche… en montée !
J’en profite pour faire le tour du propriétaire en cette belle fin de journée…. à plat…
14.6.2015
Aujourd’hui j’ai décidé de descendre le gouffre. De bonne heure, il n’y a pas grand monde et tout est relativement facile.
Journée fleurs, oiseaux, Lézard, poissons volants et insectes. Quelques escaliers pour atteindre le bord est du Lac Kozjiak, où je me retrouve à peu près seule… il n’a a pas de chute, mais un joli petit sentier, tout à plat avec quelques bancs et troncs d’arbre bienvenus.
15.6.2015
Ce matin avant de partir, je photographie les Rougequeues noirs qui nichent juste au dessus de la terrasse du bistro.
J’ai décidé de parcourir le sentier ouest du grand lac, où je ne devrais pas trouver beaucoup de monde. Pourtant ce matin, j’aurai besoin des touristes. N’ayant pas trop l’équilibre pour passer sur un gros tronc, j’ai hélas mis un pied dans la boue faite des roseaux en putréfaction et autres plantes du bord de lac, et me suis enlisée… heureusement deux mâles sont passés par là. J’avais réussi à « sauver » mon appareil de photo et à tirer vers moi une grosse branche qui aurait pu m’aider à me sortir de ce mauvais pas. Une godasse était restée prisonnière de la boue, je l’ai récupérée avant l’opération sauvetage, ils ont évacué l’appareil de photo et mon sac à dos. Il a fallu tirer dur pour me sortir de ce bourbier.
puis vint la plus grosse embûche où je me suis enlisée…
et une des dernières
Le plus dur ensuite a été de remettre mon soulier… avec ma chaussette et mon pied maculés…. Impossible de laver la boue à l’eau, j’ai dû attendre d’être à la pension, demander un bidon d’eau pour rincer le tout… et je n’étais toujours pas propre !!!
Heureusement c’était le dernier jour des tours de lacs, les godasses ont mis 2 jours pour sécher… et sentir un peu moins mauvais.
Mais j’ai tout de même encore eu la chance de voir quelques belles fleurs
des insectes
des oiseaux
et toujours de magnifiques paysages
une drôle de bestiole…
une poubelle anti- ours un bébé hilare
les dernières fleurs
Ce soir je suis triste, meurtrie de m’être embourbée et simplement triste de quitter ce lieu magique. Mais tout à une fin.
16.6.2015
Je ne suis pas pressée ce matin, je dois quitter la pension à 10h et rejoindre la capitale, ce qui ne sera pas si facile. Heureusement l’Hôtel Panorama et ses 20 étages s’aperçoit de loin, mais disparait sitôt que nous approchons…
Ce soir je mange au restaurant de l’hôtel, du loup de mer, accompagné d’un rizotto aux courgettes… et un bon verre de rouge… magnifique fin de séjour
Je me permets une petite sortie de nuit sur la place devant l’hôtel où les habitants profitent d’une belle et chaude fin de journée.
Demain réveil à l’aube, faudrait que je sois à l’aéroport vers 7H/7H30
A peine le temps d’avaler 3 croissants et le chauffeur/transporteur est là, il ne parle que Croate, dialogue impossible. La capitale se réveille et toujours ces immeubles gris qui me font encore penser à l’ancienne Yougoslavie que j’avais visité il y a bien longtemps… au temps du communisme du Maréchal Tito.
Le vol de retour ainsi que le parcours en train se passent bien, arrivée à Lausanne sans encombre dans le milieu de l’après-midi.
Magnifique escapade, temps merveilleux, mais un peu moins de monde aurait été un plus.